Thesis

Comment vivre avec le feu en région méditerranéenne ? Une Approche Participative MultiCritère (APMC) et multi-scénarios. Une application au Massif des Maures (Var).

I. IDENTITY

II. DESCRIPTION

III. FILTERS

acronym
MERINO SAUM, Albert (PhD)
phd student's name
Albert MERINO-SAUM
phd student's email
albert.merino-saum@reeds.uvsq.fr
thesis director
Prof. Martin O'Connor
thesis director address
REEDS-UVSQ 15 Bergerie Nationale Bâtiment Aile Sud 78120 Rambouillet
thesis director email
Martin.O-Connor@reeds.uvsq.fr
background and objectives

Le feu a toujours été présent dans le massif des Maures. Même lorsque la forêt était moins étendue et que le sous-bois était moins dense qu'aujourd'hui, même lorsque la pression foncière était quasiment inexistante et que la forêt était exploitée et surveillée par une population qui dépendait économiquement d'elle, les Maures ont pris feu. Cependant, si le feu a toujours existé dans ce milieu, ses principales caractéristiques semblent avoir changé au cours du temps.

Tout d’abord, l’aléa du feu est devenu de plus en plus binaire. Certains experts parlent désormais d'une “nouvelle génération d'incendies de forêt” (Castellnou 2005), parmi lesquels une grande partie est contrôlée par l'homme tant que leur taille reste petite ou moyenne, mais aussi avec quelques très grands incendies, très difficilement maîtrisables et affectant très souvent des zones semi-urbaines (feux de Vidauban I et II, juillet 2003). Cet éclatement progressif de l’aléa est particulièrement visible lors d’étés comme celui de 2003, avec de très hautes températures et des indices de sécheresse particulièrement élevés, et où la gestion instrumentale du feu s’avère incapable d’éviter des bilans catastrophiques, aussi bien en termes de vies humaines que d'un point de vue économique, social ou environnemental.

La transformation du feu ne se limite pas cependant à son aléa ; elle concerne aussi (surtout) sa signification et son imbrication au sein de l’économie et de la société locales. Dans ce sens, et contrairement à la conception traditionnelle du risque d’incendie (simple croisement de l’aléa et du niveau de vulnérabilité), dans cette thèse nous insérons le risque dans une perspective plus large et l’imbriquons explicitement à la façon dont la société locale a transformé son environnement pour “mieux” répondre à ses besoins et “améliorer” ses conditions de vie. Nous proposons donc une réflexion sur la problématique du feu en concevant celui-ci non pas comme une fatalité qui nous est imposée de façon exogène, mais plutôt comme un élément intégrant un éco-socio-système dont les composantes co-évoluent et interagissent continuellement. De ce point de vue, la survenance des GIF (Grands Incendies de Forêt) est perçue comme le révélateur d'un dysfonctionnement dans la gestion en commun du massif.

Ce changement de paradigme dans l'appréhension du feu a d'importantes implications à niveau cognitif et pratique. Ainsi, par exemple, la vulnérabilité face au feu n'est plus associée à un ensemble d’enjeux inertes et entièrement délimités par leur degré d’exposition à l’aléa (comme il est souvent le cas dans les évaluations du risque d’incendie), mais plutôt à l’(in)capacité d’un système économique, politique, social et naturel d'assurer sa survie dans le long terme à travers la satisfaction de plusieurs enjeux ou impératifs enchevêtrés entre eux et liés au phénomène du feu, aussi bien en amont (comme facteurs du feu) qu'en aval de celui-ci (comme dommages éventuels occasionnés par le feu). Dans notre travail, le concept de vulnérabilité apparaît inextricablement lié à celui de soutenabilité, et ce, aussi bien par l’idée du maintien des fonctions vitales d’un système complexe et multidimensionnel au-dessus de certains seuils critiques, que par son caractère essentiellement dialectique et politique (l'optimisation simultanée des impératifs sociétaux étant impossible dans la réalité, il est inéluctable d'en sacrifier certains pour en sauver d’autres, sans qu'il existe une recette magique pour opérer ce genre d'arbitrages). Quel impératif doit être alors sauvegardé au détriment de quel autre ? Selon quelles valeurs ? Pour quelles catégories d’acteurs ?... “Quelle vulnérabilité face au feu, pourquoi et pour qui ?”.

approach

Face à la complexité du feu, face à son ambigüité et face à l’incertitude qui caractérise son évolution, nous soulignons la pertinence de l'élargissement de la question du feu et de l'ouverture de sa gestion aux différentes parties prenantes (propriétaires forestiers, habitants en forêt, sapeurs-pompiers, experts, travailleurs de la forêt, institutions publiques, collectivités locales, associations de protection de la nature). D’un point de vue méthodologique, nous proposons l'exploration participative de plusieurs scénarios de vie possibles avec le feu (élimination, domestication, colonisation, adaptation…) à travers les enjeux identifiés au préalable. Une telle démarche nous permet de réaliser un choix social sur un régime de coexistence avec le feu, et de le rendre transparent auprès de tous les acteurs concernés.

outcome and expectations

D'un point de vue théorique :
- Analyse des fondements et des limites de l'analyse économique du problème du feu ;
- Analyse de l'approche des scénarios environnementaux et pertinence de cette approche par rapport à la gestion de systèmes socio-écologiques et des risques "naturels" ;
- Comparaison de plusieurs APMC + analyse des synergies possibles entre ces approches ;
- Compatibilité(s) entre les APMC et l'approche des scénarios.
- D'un point de vue pratique :
- Exploration collective de différents scénarios de vie avec le feu dans le massif des Maures ;
- Identification des valeurs en jeu et des principales sources de conflits ;
- Explicitation des liens existants entre la problématique du feu et les choix de développement local réalisés au niveau du massif ;
- Propositions pour une gouvernance collective du phénomène du feu.

community
Governance ePLANETEe Blue
location
France
thematic field
Social science and sustainability, Ecological economics, Tools for sustainability
language
French