Thesis
Quelle prise en compte de la biodiversité dans les enjeux de performance de l’activité agricole en Ile-de-France ? Expérimentation d’une démarche d’évaluation participative multicritère
I. IDENTITY
II. DESCRIPTION
III. FILTERS
CONTEXTE
Le travail de thèse s’est déroulé dans le cadre du projet FRAGILE. L’objectif global du projet FRAGILE était de développer des méthodes efficaces pour la mobilisation des connaissances scientifiques permettant une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les stratégies des acteurs du développement territorial en Île-de-France. Sa spécificité consistait en l’articulation des connaissances scientifiques aux préoccupations des acteurs sur le terrain, moyennant un cadre d’évaluation multicritères et multi-acteurs des enjeux et des options d’une gestion intégrée de la biodiversité. La communication entre disciplines et entre institutions est ainsi menée avec l’idée de construction de relations plus larges de partenariat, à la fois recherche-recherche et recherche-société.
Le programme scientifique FRAGILE a deux grandes facettes. Sur le plan des sciences biologiques, le laboratoire LEGS a mené des recherches sur la pertinence des abeilles comme espèces bio-indicatrices. Sur le plan des sciences socio-économiques, le C3ED a mené des travaux de terrain des travaux de terrain (en collaboration étroite avec des acteurs du monde socio-économique, de l’administration territoriale, et du monde politique) pour une meilleure prise en compte de la biodiversité en Île-de-France.
Le choix des terrains a été le fruit d’une collaboration entre les deux équipes (LEGS et C3ED) avec l’aide de la Bergerie Nationale de Rambouillet afin de faciliter un partage des connaissances.
OBJECTIFS
Notre but est de chercher à évaluer s’il existe actuellement une prise en compte de la dimension environnementale, et plus spécifiquement de la biodiversité, dans des activités économiques qui historiquement ne s’y intéressaient pas.
Objectif 1 : Démontrer la nécessité d’améliorer l’appropriation sur le terrain des démarches œuvrant pour la prise en compte de la biodiversité.
La prise en compte de la biodiversité est considérée, dans la littérature scientifique et institutionnelle, comme une composante irréductible de la durabilité qui doit faire l’objet d’attention dans tous les secteurs d’activités économiques, dont l’agriculture. Mais comment et dans quelle mesure cette affirmation de la nécessité de protéger la biodiversité trouve-t-elle une traduction ou une réalité dans les pratiques agricoles sur le terrain ?
Objectif 2 : Etablir une démarche d’évaluation participative et multicritère pertinente pour définir la performance de l’activité agricole avec les acteurs sur le terrain
Pour appuyer cette réflexion, nous avons mené deux études de cas sur des territoires franciliens (une démarche ex-ante et une ex-post).
DEMARCHE DES CAS D’ETUDES
Pour mettre en place nos démarches d’évaluations participatives multicritères, nous utilisons la démarche Integraal développée par le laboratoire REEDS. Elle va permettre à différents acteurs d’évaluer et de comparer « un objet à définir » en fonction d’un cadre d’enjeux agrées, de manière ex-post ou ex-ante.
La démarche Integraal est une méta-méthode qui permet de structurer le déroulement d’un processus d’évaluation sans fixer de méthodes précises pour récolter et organiser des données et exploiter les résultats.
Dans cette thèse, nous avons utilisé pour l’évaluation un outil nommé la matrice de délibération (voir illustration au dos) dont l’objectif est de faire évaluer, par des acteurs, des alternatives en fonction d’enjeux de performances.
Un acteur est une catégorie homogène de plusieurs « micro-acteurs » regroupés selon leurs rôles ou leurs fonctions sensiblement voisins. Ils deviennent des « participants » lorsqu’ils entrent dans une démarche participative.
Les alternatives sont des représentations concevables, plus ou moins plausibles mais pas des prévisions du futur. Ce sont des « Ensembles flous » dont le contenu ne peut pas être défini de manière précise.
Les enjeux de performances décrivent, pour les acteurs concernés, les conditions nécessaires à la légitimité et à l’acceptabilité d’un système, ce dernier étant l’entité où le problème prend place. .
L’application de la méthode d’évaluation sur les sites agricoles d’Île-de-France a permis de démontrer sa pertinence pour proposer une démarche de structuration des connaissances et d’aide à la délibération. Quatre résultats peuvent être mis en avant.
Placer au cœur de la démarche les enjeux de performances, comme :
- moyen de structurer l’évaluation entre plusieurs alternatives,
- fin pour décrire les conditions que devrait respecter une agriculture durable dans notre contexte.
Sélectionner un jeu d’indicateurs pertinents rendant compte des caractéristiques qui permettent d’évaluer le respect (ou non) de ces enjeux de performances.
Réaliser une analyse en termes d’effets (procéduraux, substantifs, contextuels) de nos démarches d’évaluation.
Proposer une réflexion sur l’exposition et l’agrégation des résultats issus de la matrice de délibération
PROBLEMATIQUES ASSOCIEES
- Qui sont les parties prenantes de l’activité agricole et quelles sont leurs attentes ?
- Comment mesurer la performance et l’acceptabilité de l’activité agricole pour les parties prenantes
- Quel est le champ de responsabilité des entreprises agricoles ?
- Comment concilier des attentes opposées entre partie prenantes ?
- Comment définir des indicateurs pertinents ?
- Peut-on développer un cadre générique d’enjeux pour des évaluations multi-sites ou diachroniques?
Pour en savoir plus :
Da Cunha, C. (2010). Quelle prise en compte de la biodiversité dans les enjeux de performances des activités agricoles en Île-de-France ? Expérimentation d’une méthode d’évaluation participative multicritères. Sciences Economiques. Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), Guyancourt. 574 pp.
Cette thèse a été réalisée entre 2006 et 2010, dans le cadre du projet FRAGILE (Forum des Sciences du Vivant pour la Recherche et l’Analyse Intégrée en vue d’une Gestion Multi-acteur de la Biodiversité d’ILE de France), financé par la région Île-de-France. Elle a été encadrée par le Professeur Martin O’Connor (UVSQ).